Année 1940 LE RAVITAILLEMENT
Année 1940
Après l’exode de juin
1940, les épiceries de Méry es ont
été dévalisées. La recette de juin 40,
18000 francs, a été le double de celle d’un mois normal. Il est donc décider de
se rendre à Aubigny avec la
bétaillère de la Brossette et le cheval
de Charles Bouquin afin de se
ravitailler.
Un matin, nous
partons, papa et moi, avec nos vélos et les listes de chacune des épiceries. A
l’époque, il y en avait encore cinq épiceries : Guillon, Sadet, Jaffard, Rodhon, et Bouquin. Nous nous rendons chez notre fournisseur Mallet Rateau; le chargement est fait et nous prenons la route du retour.
Le malheur est que
quatre des épiceries avaient commandé des fûts de 100 l de vinaigre ! Si
bien que, papa et moi rattrapant Charles
et son attelage à l’étang de la
Tuilerie près d’Ennordres, il nous dit : »c’est pas possible, il faut une autre
voiture ». Nous pédalons de plus belle sur une route infecte, pleine
de trous entre Presly et la Madone.
Papa se met à la recherche d’une voiture et d’un conducteur
et repart avec lui.
Pendant ce temps, Charles avait réussi à rejoindre Presly mais la nuit tombait. Le couvre
feu était alors en vigueur et la Kommandantur
était installée au carrefour de la propriété Dumanoir. Les deux chevaux et leurs deux bétaillères à roues
cerclées de fer faisaient un bruit d’enfer sur les silex de la route. Cela n’a
pourtant pas réveillé les Allemands cette nuit là !
Charles
Bouquin et papa
sont arrivés à Méry es vers 3 h du
matin. Ce fut la seule expédition. Ensuite les épiceries en gros ont repris
leurs livraisons par camion.
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