1940 LES TICKETS
Année 40
Combien ais-je pu en
découper et en coller chaque mois ! E-J1-J2-J3-A-V, les rations variaient
selon les catégories.
Nous recevions l’huile de colza et de navette * dans de
grosses bonbonnes ayant contenu de l’acide, paillées et cerclées de fer. Nous
la stockions dans la cuisine l’hiver pour qu’elle ne fige pas trop.
Il fallait
la transvaser pour la distribuer par petites quantités pesées sur la balance (du sous-sol). Nous faisions de même pour le
beurre ou la margarine hollandaise, très friable, reçus par mottes de 10 kg . * La navette est
une graine oléagineuse sans goût au contraire de celle de colza au goût trop
fort.
Les barres de
chocolat fourrées n’étaient pas très bonnes. Heureusement que j’ai été assez
longtemps J3, ma ration servait souvent pour des gens non inscrits qui
réclamaient leur ration. Pour le sucre, il fallait compter les morceaux. Notre
fournisseur Néhou était assez
large ; aussi les personnes âgées de notre entourage en bénéficiaient.
Il
en était de même avec les oranges et les bonbons à Noël pour les plus petits A partir de 1942, les
entreprises Péchiney à Loroy et SNACAS0 aux Millets ont
caché quantités de jeunes de leurs usines. Ils étaient titulaires de cartes
normales et nous laissaient les tickets, en particulier ceux des matières
grasses. Cela nous a beaucoup aidé.
Le sel gris était
souvent en poudre et ne permettait pas de saler les cochons. Avec l’aide des
fermiers des Millets, un container
expédié par mon oncle, alors correspondant SNCF, est arrivé en gare de la Chapelle d’Angillon en provenance de Montluçon, situé encore en zone libre.
C’était du sel blanc, qui nous a permis de bénéficier de nombreux morceaux de
viande en remerciement !
Je ne m’occupais pas
des points textiles pour les blouses, chemises… Nous arrivions toutefois à en
obtenir sans tickets en allant les chercher à Bourges, Vierzon, Neuvy, toujours en vélo !
Catégories
des tickets :
E : enfants de moins de 3 ans,
J1 : enfants de 3 à
6 ans, J2: enfants de 6 à 12 ans
J3 : plus de 18 ans
A : adultes
V :
vieillards ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire