1920 / 1940 La « BUEE »
On appelait la
lessive ordinaire, la buée et la
lessive bi-annuelle des draps, la grande
buée.
On faisait chauffer
le linge « ordinaire » dans la petite lessiveuse, sur un poêle à bois
spécial dans la cour et je n’en ai guère de souvenirs. Mais la lessive des
draps, deux fois par an, c’était une corvée.
Il fallait faire
chauffer la grande lessiveuse remplie d’eau, qui chauffe lentement et rejette
l’eau bouillante du fond par le « champignon » central qui asperge le
tout. Après une nuit de refroidissement, le robinet est ouvert et le
« lessus » s’écoule. J ‘en sens encore l’odeur.
Le lendemain est le jour du rinçage appelé »
essangeage ». Elise Landon, mais
aussi la mère Solange Etiève et la
mère Millet s’en chargeaient. Et quand
il fallait se rendre au Gars, c’était
papa qui les conduisait avec la voiture à bras verte rempli de la lessiveuse,
de bassines, « cabassons », brosses et sans doute aussi le déjeuner
des deux femmes. C’était l’été, les draps séchaient en partie sur place.
Mon grand bonheur pour
moi, c’était le retour du soir, assise dans la charrette. Je crois me souvenir
de deux voyages ainsi. Mais papa l’a encore fait après 1931 avec la C4 Citroën.
Nous étions alors loin des
machines à laver ou des essoreuses actuelles. Le
« cabasson » était la caisse en bois ouverte sur un coté dans
laquelle les femmes s’agenouillaient sur un lit de paille ou de foin. J’ai eu
le mien, modèle réduit, fabriqué dans une boite de chicorée Leroux…
Pour conserver torchons et draps, il fallait toujours
utiliser le premier de la pile et remettre en dessous celui qui venait d’être
lavé. Je n’ai pas obéi…
Mais après plus de 50 années d’utilisation, j’en ai
cependant encore.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire