jeudi 25 décembre 2014

1920 / 1940 La « BUEE »



On appelait la lessive ordinaire, la buée et la lessive bi-annuelle des draps, la grande buée.



 On faisait chauffer le linge « ordinaire » dans la petite lessiveuse, sur un poêle à bois spécial dans la cour et je n’en ai guère de souvenirs. Mais la lessive des draps, deux fois par an, c’était une corvée.



 Il fallait faire chauffer la grande lessiveuse remplie d’eau, qui chauffe lentement et rejette l’eau bouillante du fond par le « champignon » central qui asperge le tout. Après une nuit de refroidissement, le robinet est ouvert et le « lessus » s’écoule. J ‘en sens encore l’odeur. 


Le lendemain  est le jour du rinçage appelé  » essangeage ». Elise Landon, mais aussi la mère Solange Etiève et la mère Millet s’en chargeaient. Et quand il fallait se rendre au Gars, c’était papa qui les conduisait avec la voiture à bras verte rempli de la lessiveuse, de bassines, « cabassons », brosses et sans doute aussi le déjeuner des deux femmes. C’était l’été, les draps séchaient en partie sur place. 


Mon grand bonheur pour moi, c’était le retour du soir, assise dans la charrette. Je crois me souvenir de deux voyages ainsi. Mais papa l’a encore fait après 1931 avec la C4 Citroën


Nous étions alors loin des machines à laver ou des essoreuses actuelles. Le « cabasson » était la caisse en bois ouverte sur un coté dans laquelle les femmes s’agenouillaient sur un lit de paille ou de foin. J’ai eu le mien, modèle réduit, fabriqué dans une boite de chicorée Leroux 


Pour conserver  torchons et draps, il fallait toujours utiliser le premier de la pile et remettre en dessous celui qui venait d’être lavé. Je n’ai pas obéi… 


Mais après plus de 50 années d’utilisation, j’en ai cependant encore. 

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