années 1942 à 45 LES COLIS AUX PRISONNIERS
Années 42 à 45
Mon
amant de St Jean et
le chant du guardian, chansons
remises à la mode par Patrick Bruel
animaient les séances de confection de colis au profit des prisonniers
organisées à partir de l’année 1942, année où les Allemands sont partis vers la Russie.
A Méry es, (1300 habitants) il y avait de nombreux
prisonniers, 52 si ma mémoire est bonne. Un comité avait été instauré pour leur
fournir des colis mensuels ou tout au moins selon les étiquettes reçues par
leurs familles. Papa état le trésorier, comme pour bien d’autres choses.
Il
fallait d’abord se déplacer à Bourges,
au comité central, chercher les attributions du mois, proportionnelles au
nombre de prisonniers, puis on organisait ensuite un après-midi de distribution.
Les familles devaient
confectionner leur colis devant nous, dans une salle de classe des garçons
désaffectée, sous l’œil vigilant de certains d’entre nous. Car, croyez le ou pas, nous en en avons pris
sur le fait, chapardant le tabac ou les cigarettes destinées à leur propre
fils !
Ces colis étaient ensuite acheminées à la gare et transportés par
la compagnie de cars, les tramways de
l’Indre à Vierzon.
La guerre durant et
avec l’espoir d’en voir la fin et leur retour, il a été envisagé de leur constituer
un livret d’épargne. Pour cela, autour de la mi-carême, on a organisé des
séances de bienfaisance dans le garage Legendre,
situé en face du cimetière.
Malgré la bonne volonté de beaucoup, les chants,
les histoires diverses, la vente de beignets cuisinés par Louise Gateau, la buraliste, les gains étaient maigres.
Que n’avons nous pas
entendu de la part de ceux de la
Chapelle ! Il
n’y avait qu’une vingtaine de prisonniers et Camille Rousseau y faisait des dons au comité. Mais, pour la
critique, Méry es n’était pas en reste, disant : « Ce sont les enfants de ses copains d’enfance… » Certains avaient
confiance en nous et nous apportaient leurs étiquettes et nous donnaient
souvent des morceaux de cochon ou de lapin de garenne.
Mais les Charnets de Noublanche à la limite de la Chapelle,
qui avaient trois fils prisonniers, voulaient connaître le contenu des colis
bien qu’ils ne soient pas présents le jour de la distribution !
J’en ai confectionné
des colis sur le grand comptoir ! Fin avril 1945, nous allions chercher
les prisonniers de retour à la gare de Vierzon, avec le gazogène de Fernand Gillet. Sur 52 prisonniers, deux
ne sont pas revenus.
Je m’y suis rendu
deux fois dont une fois de nuit, le 29 avril 1945, et nous sommes tombés en
panne au milieu de la forêt. C’était le jour des élections municipales et
c’était la première fois que je votais.
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