jeudi 25 décembre 2014

années 1942 à 45 LES COLIS AUX PRISONNIERS

Années 42 à 45


 Mon amant de St Jean et le chant du guardian, chansons remises à la mode par Patrick Bruel animaient les séances de confection de colis au profit des prisonniers organisées à partir de l’année 1942, année où les Allemands sont partis vers la Russie. 


A Méry es, (1300 habitants) il y avait de nombreux prisonniers, 52 si ma mémoire est bonne. Un comité avait été instauré pour leur fournir des colis mensuels ou tout au moins selon les étiquettes reçues par leurs familles. Papa état le trésorier, comme pour bien d’autres choses. 


Il fallait d’abord se déplacer à Bourges, au comité central, chercher les attributions du mois, proportionnelles au nombre de prisonniers, puis on organisait ensuite un après-midi de distribution.



 Les familles devaient confectionner leur colis devant nous, dans une salle de classe des garçons désaffectée, sous l’œil vigilant de certains d’entre nous.  Car, croyez le ou pas, nous en en avons pris sur le fait, chapardant le tabac ou les cigarettes destinées à leur propre fils ! 


Ces colis étaient ensuite acheminées à la gare et transportés par la compagnie de cars, les tramways de l’Indre à Vierzon.
 La guerre durant et avec l’espoir d’en voir la fin et leur retour, il a été envisagé de leur constituer un livret d’épargne. Pour cela, autour de la mi-carême, on a organisé des séances de bienfaisance dans le garage Legendre, situé en face du cimetière. 

Malgré la bonne volonté de beaucoup, les chants, les histoires diverses, la vente de beignets cuisinés par Louise Gateau, la buraliste, les gains étaient maigres.



 Que n’avons nous pas entendu de la part de ceux de la Chapelle ! Il n’y avait qu’une vingtaine de prisonniers et Camille Rousseau y faisait des dons au comité. Mais, pour la critique,  Méry es n’était pas en reste, disant : «  Ce sont les enfants de ses copains d’enfance… » Certains avaient confiance en nous et nous apportaient leurs étiquettes et nous donnaient souvent des morceaux de cochon ou de lapin de garenne. 


Mais les Charnets de Noublanche à la limite de la Chapelle, qui avaient trois fils prisonniers, voulaient connaître le contenu des colis bien qu’ils ne soient pas présents le jour de la distribution !


 J’en ai confectionné des colis sur le grand comptoir ! Fin avril 1945, nous allions chercher les prisonniers de retour à la gare de Vierzon, avec le gazogène de Fernand Gillet. Sur 52 prisonniers, deux ne sont pas revenus.


 Je m’y suis rendu deux fois dont une fois de nuit, le 29 avril 1945, et nous sommes tombés en panne au milieu de la forêt. C’était le jour des élections municipales et c’était la première fois que je votais.

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