1929 LES LAMPES, la BASSINOIRE
Année 1929
Avant la fin de l’année
1929, la lampe ronde de la chambre était la suspension de la pièce où nous
vivions, juste à coté du magasin. C’était la lampe de ma grand-mère Barré, décédée le 20 décembre 1929. Mais
je la revois encore, l’hiver, à la nuit tombée, s’asseoir, prendre la soupière
blanche (celle
du sous-sol) et couper
de fines tranches de pain.
Puis, à l’heure du dîner, tardif et à des horaires
variables chez nous ; elle versait dessus de l’eau bouillante, de la crème
et du bouillon de pommes de terre réduites en purée légère. J’avais 6 ans à
peine mais je revois encore ses gestes et la lampe. La lampe située (auprès du
téléphone) était celle
d’Hippolyte Barré, le grand-père de
maman.
Les deux assiettes de Nevers ont été données en paiement du
tissage de toile au grand-père Pierre
Gilles, le père de ma grand-mère Eugénie,
de la Patache.
La bassinoire était
sans doute celle de la mère de mon arrière-grand-mère : Alphonsine Bouquin, née Dautun.
Je l’ai connue jusqu’en 1927.
A la fin de sa vie, elle ne se reconnaissait pas dans la
glace de l’armoire de sa fille disant : « Ben, c’te femme, elle fait tout ce que je fais… »
Et combien
de fois, papa l’a t’il retrouvée sur la route alors qu’elle retournait chez
elle au Clos Robin ! Avec Jacques Rivière, de 1923 lui aussi, elle
nous donnait des morceaux de sucre, assis auprès d’elle, alors qu’elle nous
appelait Alexandre et Marie du nom de ses enfants… Le fauteuil
Voltaire, (au
sous-sol) est le sien.
Elle était sûrement
atteinte de ce que l’on appelle aujourd’hui la maladie d’Alzheimer.
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