jeudi 25 décembre 2014

Années 1930 LES VOYAGEURS DE COMMERCE

Années 1930


 A cette époque, le voyageur était un Monsieur. Pour la maison Bellier de Chateauroux, monsieur Mayenc circulait dans une Citroën à deux places bâchée qui avait aussi un coffre extérieur à l’arrière.  Pour conduire, il était vêtu d’un pare poussière et d’un chapeau mou mais, lorsqu’il s’arrêtait, il mettait sa veste et son chapeau melon ! 


J’étais, moi, Yéyette, la troisième génération à qui il vendait à la boutique des fournitures de tailleur ! Pappion de chez Proust et Bertrand, vendait de la bonneterie et venait d’Orléans. 


Dans mes premières années, je l’ai vu voyager en voiture à cheval ! C’était un gourmand et il parlait de ses étapes gastronomiques. Je me souviens qu’il appréciait particulièrement le restaurant « la Solognote » à Brinon sur Sauldre.
 Il y avait aussi la « maison » Brecht de Paris qui nous proposait des échantillons de tissus féminins, en particulier pour confectionner les robes de mariées. 


Les fournisseurs de tissu sur échantillons servant à réaliser les costumes étaient Jalade de Roanne et Outeci à Tours (12, rue Papin). André Weill ( 19, rue Vivienne à Paris) nous fournissait aussi  les « draps » de tailleurs.



 Tous déballaient leurs échantillons à papa et me donnaient les cartes de couleurs pour jouer. Beaucoup avaient deux malles à présenter et cela leur prenait la journée. La petite fille que j’étais ouvrait de grands yeux devant ces trésors… 




Les principaux voyageurs étaient monsieur Deflou pour la bonneterie et surtout Laville. C’était un grand monsieur natif de la Vienne qui travaillait pour le compte d’une « maison «  de Montargis qui était notre principal fournisseur. Il passait nous voir deux fois l’an. Une fois pour présenter la collection d’été et l’autre pour la collection d’hiver.



 Les chaussettes cachou, maillots de corps, caleçons, bas de laine, de coton, de bonnes chaussettes qui résistaient aux sabots, gros tricots, passe-montagne, moufles… nous étaient livrées par le train dans une grande caisse en bois dans laquelle je pouvais me tenir debout.  Mon grand jeu pendant quelques jours était de  l’habiller de rideaux et d’en faire ma « maison ». 


Les livraisons arrivaient à la gare de Méry es par le train des Tramways de l’Indre. Papa allait les chercher avec la voiture à bras. Je l’accompagnais souvent avec une brouette puis en vélo.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire