Années 1930 LES VOYAGEURS DE COMMERCE
Années
1930
A cette époque, le
voyageur était un Monsieur. Pour la maison Bellier
de Chateauroux, monsieur Mayenc circulait dans une Citroën à deux places bâchée qui avait
aussi un coffre extérieur à l’arrière. Pour conduire, il était vêtu d’un pare poussière et d’un chapeau mou
mais, lorsqu’il s’arrêtait, il mettait sa veste et son chapeau melon !
J’étais, moi, Yéyette, la troisième
génération à qui il vendait à la boutique des fournitures de tailleur ! Pappion de chez Proust et Bertrand, vendait de la bonneterie et venait d’Orléans.
Dans mes premières années, je
l’ai vu voyager en voiture à cheval ! C’était un gourmand et il parlait de
ses étapes gastronomiques. Je me souviens qu’il appréciait particulièrement le
restaurant « la Solognote » à Brinon sur Sauldre.
Il y avait aussi la
« maison » Brecht de Paris qui nous proposait des échantillons
de tissus féminins, en particulier pour confectionner les robes de mariées.
Les
fournisseurs de tissu sur échantillons servant à réaliser les costumes étaient Jalade de Roanne et Outeci à Tours (12, rue Papin). André Weill ( 19, rue Vivienne à Paris) nous fournissait aussi les « draps » de tailleurs.
Tous déballaient leurs
échantillons à papa et me donnaient les cartes de couleurs pour jouer. Beaucoup
avaient deux malles à présenter et cela leur prenait la journée. La petite
fille que j’étais ouvrait de grands yeux devant ces trésors…
Les principaux
voyageurs étaient monsieur Deflou
pour la bonneterie et surtout Laville.
C’était un grand monsieur natif de la
Vienne qui
travaillait pour le compte d’une « maison « de Montargis qui était notre principal fournisseur. Il passait nous
voir deux fois l’an. Une fois pour présenter la collection d’été et l’autre
pour la collection d’hiver.
Les chaussettes cachou,
maillots de corps, caleçons, bas de laine, de coton, de bonnes chaussettes qui
résistaient aux sabots, gros tricots, passe-montagne, moufles… nous étaient
livrées par le train dans une grande caisse en bois dans laquelle je pouvais me
tenir debout. Mon grand jeu pendant
quelques jours était de l’habiller de
rideaux et d’en faire ma « maison ».
Les livraisons
arrivaient à la gare de Méry es par
le train des Tramways de l’Indre.
Papa allait les chercher avec la voiture à bras. Je l’accompagnais souvent avec
une brouette puis en vélo.
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