1930 LA CLIENTE AUX HOMMES
Début des années 1930
Elle s’appelait Julie Trigand. Son mari était couvreur ainsi que son fils : Justin (de l’année 1896 comme mon oncle).
L’autre, plus jeune, André, était menuisier. Si bien qu’il
leur fallait de bons vêtements de travail que papa leur faisait sur mesure en
moleskine bleue au velours côtelé, du tissu costaud pour leurs chemises, plus
la bonneterie ; les dessous de l’époque : gilets de corps, caleçons,
chaussettes cachou (grosses
chaussettes à côtes, teinte cachou, venant de Troyes ) et mouchoirs.
C’était donc une bonne cliente qui
venait une à deux fois l’an mais toujours le soir, en plein dîner, peut être vers 9 h du soir. Si bien qu’au coup de
sonnette, j’étais déléguée pour aller voir et revenais en disant : «
c’est la cliente aux hommes »
car, à part un métrage de cotonnade pour un tablier pour elle, je ne l’ai
jamais vu « prendre » autre chose…
Donc, adieu la fin du dîner car il
était très tard quand elle partait… Ce n’était pas la fermeture à 7
heures du soir en ce temps là. Et encore, derrière elle, il fallait ranger les
pièces de tissu et autres…
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