1938 JE FERAIS DES MITAINES
Eté 1938
Quelques années avant
la guerre, papa faisait pour sa clientèle des moufles en velours et molleton,
appelées « mitaines », utilisées en particulier par les bûcherons et
tous ceux qui travaillaient dehors l’hiver. Le velours côtelé venait d’Amiens, le molleton de Roanne, je crois.
Des représentants de
commerce, lors de leur passage, les ont remarquées. Certains lui en ont
commandé pour les « placer » à leurs clients, en particulier dans la Beauce.
Si bien que les commandes sont devenues plus importantes.
Papa coupait le
velours, la fidèle Elise piquait.
Cela lui donnait du travail, durant l’été en particulier. Moi-même, j’en ai fait.
C’était dur à piquer et à assembler. Mais durant l’été 1938, je me rappelle lui
avoir dit : « Je ne veux pas
retourner à Jeanne d’Arc, garde-moi, je ferai des mitaines… »
C’était ma dernière
année de pension. Avec les accords de Munich,
fin septembre 1938, au lieu de rentrer le 1ier octobre, nous avons
eu 10 jours de prolongation, car là, nous étions à deux doigts de la guerre.
Bourges étant ville de garnison et
centre de regroupement, toutes les écoles ne sont »rentrées »
qu’autour du 10 octobre.
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