jeudi 25 décembre 2014

1938 JE FERAIS DES MITAINES

Eté 1938


Quelques années avant la guerre, papa faisait pour sa clientèle des moufles en velours et molleton, appelées « mitaines », utilisées en particulier par les bûcherons et tous ceux qui travaillaient dehors l’hiver. Le velours côtelé venait d’Amiens, le molleton de Roanne, je crois. 


Des représentants de commerce, lors de leur passage, les ont remarquées. Certains lui en ont commandé pour les « placer » à leurs clients, en particulier dans la Beauce. Si bien que les commandes sont devenues plus importantes.



 Papa coupait le velours, la fidèle Elise piquait. Cela lui donnait du travail, durant l’été en particulier. Moi-même, j’en ai fait. C’était dur à piquer et à assembler. Mais durant l’été 1938, je me rappelle lui avoir dit : «  Je ne veux pas retourner à Jeanne d’Arc, garde-moi, je ferai des mitaines… »



 C’était ma dernière année de pension. Avec les accords de Munich, fin septembre 1938, au lieu de rentrer le 1ier octobre, nous avons eu 10 jours de prolongation, car là, nous étions à deux doigts de la guerre. 


Bourges étant ville de garnison et centre de regroupement, toutes les écoles ne sont »rentrées » qu’autour du 10 octobre.
 



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